Pour un nouveau contrat social planétaire
- Date de la conférence: mardi 4 décembre 2018
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Face aux immenses défis écologiques d'aujourd'hui, tout se passe comme si le « grand récit » moderne, celui du contrat social au fondement de l’Etat-nation, avait perdu de sa force de séduction et de son pouvoir explicatif.
Ma conviction est pourtant que ce modèle d’un vaste contrat de solidarité reste le mythe politique porteur par excellence, mais qu’il doit être repensé aujourd’hui pour faire face aux multiples crises de confiance et interpellations factuelles que suscitent les défis écologiques contemporains. Pour ce faire, je me propose de dégager, dans un premier temps, les traits constitutifs du contrat social classique (A), puis, dans un second temps, de réfléchir aux transformations que l’actualité imprime à ces huit caractères, donnant ainsi naissance, on peut l’espérer, à ce que j’appelle un « contrat social planétaire » (B). Michel Serres, en son temps, partait lui aussi de la critique du contrat social classique ; fortement influencé par les thèses de la deep ecology, il proposait de lui substituer un « contrat naturel ». La proposition était audacieuse, mais pas assez dialectique selon moi, présentant le risque de substituer une hégémonie à une autre. Dans la perspective d’une approche radicalement dialectique des relations entre le social et le naturel, je propose donc l’expression de « contrat social planétaire » - le terme planétaire venant rappeler la composante écologique de l’institution.
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Conférencier(e):
François OstAncien Vice-Recteur de l’Université Saint-Louis, il est membre de l’Académie royale de Belgique et président-fondateur de l’Académie européenne de théorie du droit. Il est président du SIEJ (Séminaire interdisciplinaire d’études juridiques) et du CEDRE (Centre d’ étude du droit de l’environnement) à l’université Saint-Louis.
Il a publié une vingtaine d’ouvrages en théorie et philosophie du droit, dont la plupart font l’objet de traductions .
Docteur honoris causa des universités de Nantes, de Genève et de Montréal, François OST est titulaire de nombreux prix scientifiques, dont le Prix Polignac (Institut de France) et le prix Grammaticakis-Neumann (Académie des sciences morales et politiques).